Baccalauréat A 2020: Epreuve de Littérature

Epreuve de Littérature ou bien culture geénérale au Baccalauréat A 2020 disponible ici. Utilisez-le pour vous préparer au prochain examen BAC.

Et si vous cherchez les corrections, nous avons également fourni des corrections pour l’épreuve de Littérature pour le BAC A et ABI.

Contenu de l’épreuve de Littérature au Bac A et ABI

Sujet de type I : Contraction de texte et discussion

La vieillesse

La vieillesse n’en finit pas d’étendre son empire sous les effets conjugués d’un allongement sans précédent de l’espérance de vie et d’une augmentation constante de la proportion de vieux.

Le phénomène inquiète, voire traumatisé les sociétés occidentales qui misent l’essentiel sur les valeurs de la jeunesse et du progrès. Mais la réalité est complexe. La définition même de la vieillesse n’est pas claire, tant elle est tributaire des idéologies qui la modèlent : le même vieux, honoré en Afrique, est rejeté
chez nous. 

La vieillesse n’existe pas en soi, elle est toujours le produit d’une culture. En même temps que la retraite et la bonne santé sont reconnues comme des conquêtes sociales importantes, les signes se multiplient qui prouvent que tout est mis en œuvre pour dissoudre la vieillesse, pour la réduire. Curieux paradoxe : cette victoire remportée sur l’adversité, pour laquelle il a tant fallu lutter, cette possibilité enfin offerte à chacun de prolonger ses jours, est vécue comme problématique. On va même jusqu’à parler de «peste grise ».
À partir des années 60, l’émergence du concept de retraite a permis de repousser très loin les avanies1 de l’âge : le retraité n’est pas un vieux. 60 ans l’avenir est encore rose. On parle plus volontiers de deuxième carrière qui lui offre de nouvelles chances d’intégration et de participation, sur des modes qu’il lui revient d’inventer. On joue là sur les valeurs communes que partagent retraités et actifs : activité conservée, dynamisme, vitalité.
Puis vient le moment où le sujet cesse de jouer « l’âge d’or », pour entier sur la scène du « grand âge », où, par contraste, tout devient négatif. Là, aucune des valeurs de I‘identique ne fonctionne.

La vieillesse devient le réceptacle de tous les « moins » soustraits des autres âges : moins de capacité physique, moins de souplesse, moins de curiosité, bref, moins de vie. Une vieillesse qui se décline en termes de pertes. 

Pour cette vieillesse, c’est le temps de l’assistance sociale. Nos sociétés occidentales font beaucoup pour leurs vieux : accroissement des revenus, multiplication des aides, des services. Toute une part de la richesse nationale est consacrée à la vieillesse… en général. Mais, sans cesse, on relève de nouveaux manques, de nouvelles failles… en particulier. Et la bonne conscience sociale s’arrête sur cette spirale incontournable, sur cet abîme toujours béant. Pour cette catégorie de population encore plus que’ pour d’autres, la réponse est donnée en termes d’argent.

Cette assistance, si elle le ralentit, n’empêche pas le déclin. Les vrais vieux sont aujourd’hui ceux qui se dégradent, se démentifient2 et meurent. Le modèle ultime est celui de la dépendance. La plupart des acteurs déclarent forfait à ce moment-là : la famille n’en peut plus, l’environnement prend peur, les actes sociaux manquent de moyens, seul le médecin appelé au chevet du vieux prend en charge une situation
dégradée.

Bien qu’il rencontre là la limite de sa toute-puissance, le médecin s’estime expert sur le sujet et s’efforce, avec tous les moyens de sa science, de restaurer. La volonté de soigner jusqu’au bout n’est pas critiquable, mais le modèle culturel qui s’impose à ce moment-là est celui d’un corps déchu qui attend tout de la puissance médicale, un corps condamné à recevoir ce dont il est censé manquer. Cette prééminence ultime du schéma corporel confirme la lecture d’ensemble, la démonstration est sans faille qui fait du vieillissement un processus simple, a-dialectique où, ayant monté une côte, l’individu doit la redescendre. 

Bernadette VEYSSET – PUIJALON, Autrement, série « Mutations D, n° 124 octobre I991.

  1. Avanies : humiliations, affronts
  2. Se dementifient : dégénèrent
  3. Résumé / 8pts.
    Ce texte comporte 607 mots. Résumez-le en 152 mots. Une marge de 15 mots en plus ou en moins est autorisée. Précisez le nombre de mots utilisés à la fin de votre résumé.
  4. Discussion / l0pts
    Bernadette VEYSSET — PUIJALON soutient que « La vieillesse n’existe pas en soi, elle est toujours le produit d’une culture. » Selon vous, la vieillesse serait-elle toujours liée à l’environnement dans lequel on évolue ?
    Vous répondrez à cette question en prenant appui sur votre observation de la société contemporaine.
  5. Présentation / 2pts

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