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Désirer, est-ce nécessairement souffrir ?

Désirer, est-ce nécessairement souffrir ? Dissertation philosophique pour le prépas BAC session 2022. Corrigé exo de Philosophie préparation Baccalauréat.

Introduction

[Accroche] Le désir nous confronte à de la souffrance. Nous connaissons par exemple de la frustration.


[Citation du sujet] Mais Désirer est-ce nécessairement souffrir ?

[Analyse problématique] Si désirer implique par essence un manque alors la souffrance est inhérente au désir. Cependant on peut désirer se libérer du désir et peut-être devenir libre de tout désir. Ainsi le désir ne nous conduirait pas nécessairement à souffrir dès lors qu’on y renoncerait. Une autre solution consisterait si cela est possible à satisfaire le manque. La satisfaction du manque pourrait conduire à un plaisir.
On peut développer une autre approche en soulignant que le désir est d’abord une énergie qui pousse à l’action. Dès lors il nous faut comprendre comment une force positive peut donner en nous l’impression d’un manque. Faut-il affirmer l’ambiguïté du désir à la fois plénitude de vie et insatisfaction ? Faut-il démasquer les perversions et les pathologies qui amènent à l’impression illusoire d’une souffrance impliquée nécessairement par le désir ?


[Annonce du plan] Dans un premier temps nous verrons la nécessité d’apprendre à nous détacher de nos désirs pour ne plus être atteints par la souffrance due au manque. Dans un deuxième temps nous verrons la positivité du désir qui doit se libérer de toutes les formes d’égocentrisme de la conscience pour vraiment s’éprouver comme plaisir, contentement et pur amour. Enfin nous essaierons de nous demander s’il vaut mieux désirer être un Socrate insatisfait qu’un porc satisfait.

Première partie – Si désirer revient à nécessairement souffrir, il faut s’en libérer.

A – La souffrance inhérente au désir est due à la poussée aveugle et conflictuelle de la vie. Le désir est tension, séparation et donc souffrance.


B – On peut se détacher du désir. La souffrance n’est donc pas indépassable.

C – Transition critique : Le plaisir n’est pas une simple diminution de la souffrance, un simple soulagement. Il peut mener au contentement d’être en vie.


Deuxième partie – Le désir est une force vitale avec laquelle nous pouvons apprendre à être en harmonie au lieu d’en souffrir.

A – L’art de trouver le plaisir d’exister, d’être content d’être en vie.

B – Le désir ne nous fait pas souffrir viscéralement si nous cherchons en nous la liberté stoïcienne et l’amour charité.


C – Transition critique :

Remarque : on peut séculariser cette approche spirituelle religieuse en une spiritualité philosophique laïque comme le montre nous l’espérons notre partie suivante.


Troisième partie – Le désir créateur comme élargissement de la conscience est joie.

A – La joie créatrice a plus de portée que le simple plaisir.

B – La recherche créatrice rend parfois insupportable la misère du quotidien si elle n’est pas soutenue par une recherche de paix intérieure.


C – Cette expérience intérieure de l’intensification de la joie créatrice dans l’approfondissement de la paix intérieure prouve que le désir n’est pas essentiellement souffrance mais joie.

Conclusion

[Synthèse de la progression] Face à la souffrance due au désir nous avons d’abord besoin de voir qu’il est possible d’en sortir. Le détachement du désir qu’offre la vacuité de la conscience est donc bénéfique mais pourquoi affirmer que la vie est souffrance et que le désir est nécessairement insatisfait par nature ? Celui qui saura surmonter son égocentrisme dans sa manière de vivre le désir pourra découvrir le contentement d’exister. La vie surgit de la vacuité avant même que notre ego surgisse en périphérie, le plaisir d’exister est donc sans aucun objet sans aucune représentation d’un ego. La vacuité embrasse la vie et la vie surgit de la vacuité. Être en harmonie avec la vie est possible malgré la douleur et les souffrances mais souvent il faut aussi accepter d’en passer par la souffrance pour s’en approcher. L’amour charité est une forme purifiée de désir. Le désir avant de devenir la quête d’un ego égocentrique consommateur est et demeure l’élan créateur d’où surgit toute chose. Participer de plus en plus consciemment à cette évolution créatrice revient à ressentir de plus en plus intensément l’évolution consciente de la conscience. Un plaisir extatique est lié à l’élargissement de la vie : c’est la joie créatrice. Décidément l’univers n’est pas une poussée aveugle et absurde. C’est la souffrance qui est la défiguration de la joie de l’évolution créatrice. D’ailleurs on notera que ceux qui jugent que désirer et vivre sont souffrances n’œuvrent pas à la solution, ils font partie du problème évolutif en cours.[Ouverture] L’enjeu est au final le rapport entre la matière et l’esprit. Le détachement, la paix, etc. vont vers le seul esprit et laissent au loin la matière. La plaisir est préservation de la vie matérielle. L’évolution créatrice permet, elle, d’envisager une spiritualisation de la matière et une matérialisation de l’esprit. A quoi ressemblerait le croisement de ce double mouvement ? Ne serait-ce pas une nouvelle manière d’être vivant, autrement dit une nouvelle espèce ?



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